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Comment diagnostiquer Verneuil

Bonjour à tous,

Cette semaine on va aborder un sujet extrêmement récurrent dans mes entretiens avec vous, quelque chose que je pense être primordial quand on démarre avec la maladie de Verneuil :

Comment et par qui se faire correctement diagnostiquer et suivre pour la maladie de Verneuil ? 

A. Un parcours du combattant : une longue errance médicale

C’est souvent un très long parcours du combattant pour diagnostiquer la maladie de Verneuil, autant sur le temps d’errance médicale que le temps d’attente pour avoir un rdv chez un spécialiste.

1. Errance médicale

Bien qu’elle soit de plus en plus fréquente et qu’on en parle de plus en plus, la maladie de Verneuil reste mal connue des médecins. Les patients atteints par cette maladie sont habituellement victimes de sous-diagnostic avec en moyenne une errance diagnostic d’environ 8,43 ans. L’errance diagnostic représentant le nombre d’années écoulées entre la première manifestation de la maladie et le diagnostic médical définitif. (source Résoverneuil)

De plus, les malades ont malheureusement besoin de voir en moyenne 6,53 médecins avant un 1er diagnostic. Et pour couronner le tout, avant cela la maladie de Verneuil est souvent confondue avec des poils incarnés (dans 54 % des cas), une furonculose/ furonculite (dans 48 % des cas), de l’acné sévère, une fistule anale, la maladie de Crohn, etc. Donc bien sûr que le diagnostic est laborieux….

2. Douleurs psychologiques liées à l’errance

Il est évidemment très difficile de ne pas être entendu(e) quand on souffre… La douleur physique accompagnée de cette incompréhension psychologique peut vite nous rendre chèvre.

Au départ, c’est vrai que le premier réflexe est d’aller voir son médecin traitant ou d’atterrir simplement aux Urgences car une énorme boule a poussé et fait très mal.
Et là malheureusement rares sont les fois où l’on pose un bon diagnostic immédiatement. Nous sommes souvent sous-évalués au niveau de la douleur ou même pas pris(e) au sérieux. Qui n’a jamais entendu : « ça va! prends un Doliprane ça va passer » ou encore « c’est bon c’est juste un poil sous peau…  » ? C’est très énervant et je dirai même dénigrant. Et je ne parle même pas des médecins qui font encore planer l’excuse de la « mauvaise hygiène ».

3. Temps d’attente longs chez le spécialiste

Le temps d’attente, entre 1 mois 24 mois pour les plus « connus », est souvent assez long chez les dermatologues spécialisés Verneuil. Mais cela s’explique malheureusement par le fait que la maladie de Verneuil étant une maladie orpheline, elle reste méconnue de beaucoup de dermatologues et tous les dermatologues/chirurgiens e sont pas sensibilisés à cette pathologie. Moi je sais par exemple qu’en 2021, ma cousine a fait sa thèse de doctorat sur Verneuil car elle n’en n’avait jamais entendu parlé pendant ses années de médecine 😦
Mais petit à petit les choses bougent… Aujourd’hui, nous trouvons dans la majorité des grandes villes des spécialistes Verneuil (souvent en CHU, mais pas que) et la communauté Verneuil ne fait qu s’agrandir 🤞🤞🤞

4. Idées préconçues sur notre maladie

B. Les 5 étapes vers un bon suivi médical

1. ETAPE 1 : Savoir que vous n’êtes pas seul(e)

Alors que vous pensiez être plutôt seul(e) face à ces douleurs, ces abcès, il faut savoir quand même que nous sommes environ 800.000 en France, soit 1% de la population ( et là on ne parle pas des non-declarés). Et ce grand nombre discute, s’informe et vous pouvez en faire partie :

2. ETAPE 2 : En premier lieu : RDV chez le médecin traitant

Il est important d’avoir un bon contact ou de pouvoir discuter avec votre médecin traitant car il va être le 1er rempart face à la maladie. En effet lors de cet entretien il va falloir lui demander plusieurs choses :

  1. Dire à votre médecin que vous souffrez de différents abcès, à tel ou tel endroit sur le corps
  2. Demander un courrier pour être adresser à un dermatologue pour le diagnostic et un suivi Verneuil. Sachez que même des abcès au niveau vaginal ou anal sont suivis par un dermatologue.
  3. Afin de pouvoir gérer les crises d’abcès en attendant d’être vu par un dermatologue, je vous invite à lui faire prescrire les éléments/médicaments que vous trouvez dans mon article « kit d’une Verneuillette« 

3. ETAPE 3 : Consultation chez le dermatologue spécialisé

Tout d’abord et afin de trouver le spécialiste le plus proche de chez vous il vous suffit de vous rendre sur le site officiel de RESOVERNEUIL dans l’onglet spécialiste.

Vous voici enfin arrivé chez le dermatologue SPÉCIALISÉ et il va enfin pouvoir vous aider.

  1. Diagnostic de la maladie et stade de Hurley :

Le diagnostic de la maladie de Verneuil se fait uniquement en consultation de dermatologie auprès d’un spécialiste Verneuil. Il regardera l’ensemble de vos abcès, les localisations, les récidives et le nombre d’abcès que vous avez jusqu’à lors. J’invite toutes les personnes en cours de diagnostic à photographier l’ensemble des abcès que vous avez sur le corps car comme on le sait souvent, les abcès arrivent par pousser et il est très possible que vu le temps à mettre pour avoir un rendez-vous avec le dermatologue, il est possible que lors de la consultation vous n’ayez plus d’abcès point donc pour éviter d’avoir à revenir il vaut mieux les prendre en photo pour pouvoir lui montrer.en fonction

2. Proposition de différents types de traitements :

Je dirai pour commencer qu’au même titre qu’un diabétique a besoin de sin insuline au quotidien, vous avez besoin d’un traitement de fond pour diminuer dans le temps la taille et le nombre des abcès point donc pour cela, lorsque vous verrez le dermatologue, il vous donnera deux types de traitement :

  • un traitement de fond : il en existe de plusieurs sortes et en finction de votre stade de maladie, de vos intolérances médicamenteuses, de votre passé médical. On peut trouver différentes formes d’antibiotiques comme le bactrim forte ou la doxycycline. Il existe aussi les traitements sous perfusion comme les anti TNF qui n’ont plus leur preuves a faire et marchent sur beaucoup de maladies inflammatoires (maladie de Crohn, spondylarthrite ankylosante, fibromyalgie etc…)
  • un traitement de choc : ce traitement permet de supprimer les abcès récalcitrant au traitement de fond et permettent de gérer les poussées qui ne fonctionnent pas avec les traitements locaux comme les crèmes. Ce sont en général des prises sur 8 jours à 3 semaines
  • la chirurgie ou communément appelée Exérèses larges : en effet, dans certains cas les traitements médicamenteux ne fonctionnent pas suffisamment et il faut envisager une chirurgie de la zone afin de supprimer toute la partie malade. Dans ces cas-là, fait par un chirurgien « spécialisés en Verneuil » , on subit une exérèse large c’est-à-dire que l’on retire jusqu’à la dernière couche de l’épiderme toute la partie malade (évidemment sous anesthésie générale uniquement) et on laisse la peau se reconstruire en méchant quotidiennement par le biais d’une infirmière. Si cette opération est correctement exécutée vous ne subirez plus aucun abcès sur cette zone. Pour exemple j’ai subi une exérèse large en 2007 et 2008 de l’aine droite et gauche et nous sommes aujourd’hui en 2023 et je n’ai toujours pas un micro abcès à cet endroit 😉. Toutefois cela ne vous dispensera pas d’avoir un traitement de fond.

4. ETAPE 4 : Retour chez le médecin traitant

Ce nouveau RDV chez le médecin traitant va d’abord vous permettre de vérifier qu’il a bien reçu toutes les informations concernant votre rendez-vous chez le spécialiste. Cela permettra de prendre en compte enfin votre maladie et surtout de pouvoir lui expliquer quelles sont les conséquences au quotidien.

Dans un deuxième temps il faut aussi mettre en place chez le médecin traitant une affection longue durée (ALD) hors liste, ce qui va permettre de prendre en charge à 100 % tous les frais liés à votre maladie. Je vous invite d’ailleurs à lire l’article que j’ai fait à ce sujet pour savoir quoi demander et mettre dans ce document. Vous le trouverez ICI

Cet ALD permet de ne plus avoir à avancer aucun frais lié à votre maladie comme l’avance pour les médicaments, les pansements, mais aussi les rendez-vous médicaux dermato et hospitaliers en rapport avec la maladie de Verneuil. Vous pouvez aussi être pris en charge dans le cadre d’une thérapie par un psychiatre afin de pouvoir apprendre à vivre et à accepter la maladie. Il y a aussi d’autres effets positifs à cette ALD comme :

  • l’arrêt des jours de carence lorsque vous êtes en arrêt de travail pour la maladie de Verneuil, c’est-à-dire que les trois jours où vous n’êtes pas payé habituellement quand vous démarrez un arrêt de travail n’existent plus 😉
  • la reconnaissance par la Sécurité sociale de votre maladie ce qui peut vous permettre de demander une prise en charge et une adaptation de poste de travail (comme par exemple un siège adapté pour vos petites fesses quand vous êtes assis toute la journée) auprès de la médecine du travail
  • la mise en place ultérieurement d’un dossier MDPH (reconnaissance travailleur handicapé et invalidité possible)

5. ETAPE 5 : Suivi régulier et bon entourage

Maintenant que vous avez fait le plus gros il vous reste enfin à vivre ! 🥰

Il est très important de continuer vos efforts dans le cadre d’un suivi régulier sur votre maladie afin de pouvoir avoir une vie correcte car avec un traitement adapté et un suivi régulier on peut vivre correctement avec Verneuil. Alors c’est vrai qu’on n’est pas à l’abri de certaines petites récidives de temps en temps mais normalement avec les astuces et traitements locaux vous vous en sortirez. N’hésitez jamais à prendre contact ou à demander conseil à votre dermatologue qui sera le plus à même de vous répondre.

N’oubliez pas non plus que les gens qui sont près de vous et à votre écoute, qui comprennent ce que vous ressentez sont souvent les associations de malades comme Resoverneuil, Solidarité Verneuil, Spaver22 etc… Je suis aussi là pour répondre à vos questions et vous aider dans votre parcours donc n’hésitez plus jamais à me contacter 😉

Enfin vous le savez, les trois facteurs favorisant une poussée de Verneuil sont le stress, la fatigue et l’angoisse. Il est donc important que vous mettiez votre esprit et votre corps à l’abri de toutes ces angoisses et le mieux pour cela c’est de s’entourer de gens qui nous aiment, nous comprennent et ne nous jugent pas.

Voilà j’espère que j’aurais pu vous aider et que avec cet article vous permettra d’être diagnostiqué (e) ou suivi(e) correctement.

Je sais à quel point il est compliqué et long de se faire diagnostiquer mais surtout n’hésitez jamais à tenir tête et à tenir bon car non, vous n’êtes pas fou vous êtes juste malade.

Médecin traitant : galère et recherche

Dès l’âge de 16 ans, avoir un médecin traitant est fortement conseillé pour disposer d’un suivi médical et d’un meilleur remboursement de vos dépenses de santé. A fortiori, quand on est atteint d’une maladie chronique il est important d’être suivi.
Malheureusement, depuis quelques années on entend parler de plus en plus souvent d’errance médical, j’ai de plus en plus de malades qui me disent ne pas trouver de médecin traitant qui veuillent les suivre…
Alors regardons cela d’un peu plus près et voyons quelles sont les possibilités.

Dans un premier temps, nous verrons pourquoi il est si important d’être accompagné d’un médecin traitant au quotidien et qu’en est-il de la situation réelle en France. dans un deuxième temps, nous verrons les différentes possibilités en cas d’errance médicale.

A. IMPORTANCE D’AVOIR UN MÉDECIN TRAITANT

Il est important de déclarer un médecin traitant car c’est lui qui :

  • qui vous soigne régulièrement
  • vous oriente vers les spécialistes et dans le parcours de soin
  • connaît et gère votre dossier médical (il sera la lien privilégié entre vous et les différents spécialistes.
  • assure une prévention personnalisée (suivi de la vaccination, examens de dépistage etc…)
  • établit le protocole de soins que vous suivrez si vous êtes atteint d’une Affection de Longue Durée (cf art ALD)
  • vous permettra un meilleur remboursement des soins (Un enfant de moins de 16 ans qui n’a pas déclaré de médecin traitant sera remboursé normalement. Il est toutefois plus sécurisant qu’un praticien identifié veille sur sa santé et le bon déroulement de sa croissance)

B. ERRANCE MÉDICALE

En France, la pénurie de médecins est devenue un phénomène global et qui gangrène tout l’Hexagone. Elle est un des problèmes les plus importants aujourd’hui de notre pays, a reconnu le Président de la République Emmanuel Macron ce mercredi 8 décembre 2021.

Cette situation devient critique. Elle ne va aller que de mal en pis. Elle est à ce point alarmante qu’un rapport d’information du Sénat dit craindre que d’un « état d’urgence sociale », elle « se transforme en état d’urgence sanitaire » en cas d’inaction prolongée.
De plus, les déserts médicaux ne sont pas là où on les attend le plus souvent. Ce n’est pas parce qu’on est dans une grande ville qu’il n’y a pas des zones désertifiées, Paris en est la preuve. Ils sont présents mais tellement débordés qu’ils n’acceptent plus de nouveaux patients.

La France se trouve dans une situation paradoxale de prime abord, puisque la pénurie gagne du terrain alors qu’il n’y a jamais eu autant de médecins et que la densité de médecins généralistes en France est supérieure à celle de pays comparables. Seulement depuis plus de dix ans, nous avons ce phénomène de raréfaction de l’offre de soin et la situation va continuer de s’aggraver dans les années à venir. L’ordre des médecins estime que cette «baisse va se poursuivre, sans doute au moins jusqu’en 2025 ». Bon évidemment, là où la désertification est la plus intense, c’est dans les marges rurales éloignées.

Selon un rapport sénatorial qui date du janvier 2021, entre 6 et 8 millions de français vivent dans un désert médical. Les territoires font tout pour attirer des médecins mais aucune solution ne résout le problème.

C. QUE FAIRE POUR TROUVER SON MÉDECIN TRAITANT ?

Quand on trouve pas son médecin traitant, il ya une ouble peine pour le patient :

  • on ne trouve pas de médecin traitant car y’en a pas
  • les médecins nous refusent car dossier trop lourd

En plus de ne pas trouver de médecin traitant ou que ce dernier nous refuse (oui oui ça arrive 🤬), le patient se retrouve en situation de payer plus cher ses consultations !
Une consultation chez le médecin traitant coûte 25 € en moyenne. Avoir un médecin traitant, c’est l’assurance pour vous d’être remboursé à 70% du prix de la consultation par la Sécurité Sociale. Mais sans médecin traitant, vous sortez du parcours coordonné et vous n’êtes remboursé qu’à 30%…

À terme, le risque pour nous patients, c’est le renoncement aux soins pour des raisons de ras le bol, pour des raisons financières, parce que c’est trop loin etc … Et il ne faut pas en arriver là !

Pour cela il y plusieurs solutions :

1. Faire le tour des cabinets dans mon secteur d’habitation

La démarche est fastidieuse c’est vrai, mais elle peut se révéler payante : contactez tous les cabinets médicaux près de chez vous. Expliquez votre cas précisément au téléphone (pathologie invalidante, handicapante) et voyez s’il est possible d’intégrer la patientèle. Soyez tenace! Certains médecins acceptent encore de prendre de nouveaux patients, en insistant un peu 😉
Vous êtes dans une localité où tous les médecins refusent? Elagissez votre zone de recherche aux villes voisines ….

2. Contacter le médiateur de la sécurité sociale

Si toutes ces démarches restent vaines, le patient doit contacter le médiateur de sa Caisse primaire d’Assurance maladie (CPAM). Cela passe par le compte Ameli dans l’onglet «Mes démarches » puis «Demander l’aide du médiateur ». Une fenêtre s’ouvre listant les domaines d’intervention du médiateur.

Après avoir choisi le motif de la saisie, cliquez sur « Continuer » afin de rédiger et d’envoyer votre demande directement à votre caisse d’assurance maladie.

Dans le cas où votre motif n’est pas présent dans la liste des domaines d’intervention, vous pouvez contacter votre caisse d’assurance maladie via la messagerie de votre compte ameli., ou par courrier, en joignant le questionnaire « Difficulté d’accès à un médecin traitant », téléchargeable sur le site de la caisse.

Remplissez le questionnaire « Difficultés d’accès à un médecin traitant et joignez-le au courrier adressé au médiateur.

Il apportera des conseils adaptés à la réalité locale. Dans ce type de situation, la CPAM ne déclare pas que le patient est sans médecin traitant, pour qu’il ne soit pas pénalisé.

Un accusé de réception vous sera renvoyé. Le médiateur vous rappellera, s’il y a lieu, les autres voies de recours possibles et les délais encore à votre disposition.

À noter : votre caisse d’assurance maladie peut éventuellement vous proposer de saisir le médiateur par mail ; elle peut aussi prévoir un accueil téléphonique ou sur rendez-vous. Renseignez-vous auprès d’elle.

Voilà j’espère que j’aurai pu vous aider un peu car je sais à quel point il peut être difficile d’avoir une maladie et de ne pas pouvoir faire soigner correctement parce qu’on a pas de médecin traitant. il faut aussi être conscient qu’avec une maladie tel qu’une maladie de Verneuil, maladie de Crohn, on se doit d’avoir un médecin traitant pour les petits bobos du quotidien, les ordonnances de pansements et de crème en tout genre et une écoute attentive du quotidien vous l’aurez compris on ne fait rien sans médecin traitant

Je vous souhaite à tous une bonne semaine et comme d’habitude je reste à votre disposition pour vous aider si besoin